• Premiers jours (2)

    Aujourd'hui le ciel s'est partiellement dégagé et la température atteint 15°C. Malheureusement, aucun souffle d'air ne vient dissiper la pollution ambiante.

    Dans une heure, j'aurai théoriquement fini ma semaine de travail (en fait, je dois revenir à 17h pour assister à un discours suivi sans doute d'un café "d'affaires"). Eh oui, je travaille aussi le samedi ! Il faut bien compenser la traditionnelle nonchalance des marocains...

    Cette "nonchalance" peut surprendre bien des occidentaux, voire les agacer. Même moi, je dois m'armer de patience car, ici, tout rendez-vous commence avec un retard de plusieurs dizaines de minutes et toute parole donnée est remise "à la grâce de Dieu". De la même façon, les piétons n'hésitent pas à traverser n'importe où dans la rue (y compris sur l'autoroute !), sans se presser, se débarassant de toute responsabilité au cas où un accident se produirait. Ce qui, paraît-il, arrive assez souvent. Je loge pour l'instant chez une dame adorable mais dont le mode de vie reste cependant assez traditionnel. Elle m'a loué sa propre chambre et dort au salon, ce qui me gêne horriblement. Son lit est immense mais le matelas de laine est trop ferme pour être confortable. Il m'arrive de me réveiller en pleine nuit à cause d'un bras ankylosé ou du chant du muezzin que le vent porte de la mosquée Hassan II jusqu'au centre-ville.

    A part lire, dormir et regarder la télévision quand le satellite fonctionne, je tourne un peu en rond là-bas. De temps en temps, nous discutons, de son fils, un peu plus jeune que moi et qui vit en France, de sa fille de 20 ans qui travaille et étudie aux Etats-Unis, de son mari qui travaille là-bas aussi, de religion, parfois. Pour les musulmans, la conversion religieuse doit être spontanée et volontaire. Cela paraît relativement tolérant à l'égard des autres religions ou des athées mais en fait, il y a dans leur façon de parler de Dieu un prosélytisme assez redoutable. Les gens à qui je parle respectent ma conviction, mais je sens bien qu'ils sont persuadés que je finirai bien par croire. Un jour ou l'autre. 

    J'ai moins froid que les premiers jours, je commence à m'habituer au climat. Physiquement, je reprends mes marques. Mais j'ai encore l'étrange impression d'être gonflée et confite, comme empêtrée dans un corps qui est bien le mien mais que je n'arrive pas à sentir et reconnaître complètement. Pour Rhabha, ma logeuse, c'est une histoire de ventre. Pourquoi pas. Je vais manger plus de fruits et de pain complet... 

    Il y a des femmes magnifiques à photographier : ridées, voilées, tannées par le soleil, leur visage est très expressif. J'ai pris hier soir l'employée de maison, Tammou ainsi que Hanae, une jeune étudiante qui loge avec nous et qui voulait absoluement mettre le voile pour la photo (elle a commencé à le porter il y a quelques mois seulement). J'espère que les clichés seront réussis. Il faudra que je trouve un bon labo photo, qui a l'habitude du travail professionnel. Mais ça risque d'être cher. La qualité des pellicules et des travaux de développement/tirage est assez déplorable au Maroc. Dans ce domaine aussi, il y a beaucoup de retard. 



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